Partie 1/3: Un homme-tank?

Partie Scientifique 1/3

Physiologiquement parlant, un humain est faible, qu'importe si l'obus le touchant l'atteint à la jugulaire, au petit orteil ou à l'oreille, il mourra, sans aucun doute. Psychologiquement, son moral peut avoir un effet négatif en présence de forces qui le dépasse, par exemple, un soldat entraîné ne pourra éprouver que pitié devant un chat qui se roule par terre. Est-ce qu'un tank pense? Les mechas sont-ils plus humains plus tanks ou plus mechas? Un humain peut-il se greffer des bouts de tank, et réciproquement ? Verra-t-on bientôt des mechas envahir nos villes et faire notre travail ? Ces questions seront traitées ici, par des exemples non académiques, comme Robocop, 009 Re-Cyborg et j’en passe des mûres et des pas vertes.

Je serai accompagné dans ce débat avec moi-même, d’une pipe dans la bouche. 

Partons dès maintenant sur une comparaison de l’homme, un spécimen commun, un peu mort, mais disséqué dans les règles de l’art, et d’un tank, un Mark IV.

Peut-on se tenir debout dans un homme ? Un humain fume-t-il ? Un humain a-t-il des mitrailleuses intégrées ou même un blindage épais ? Combien l’Homme a-t-il de fentes de vision ? Nous répondrons à toutes ces questions, pas d’inquiétude !

Expérience n°1 : Se tenir debout dans un homme ou dans un tank :

Un Mark IV contient 6 membres d’équipage, un officier et un conducteur à l’avant du char, deux soldats responsables du chargement des canons et deux autres soldats. Un humain ne contient aucun équipage, ni à l’arrière, ni à l’avant, et aucun canon n’est visible de l’extérieur, si ce n’est entre ses deux jambes, et qui ne marche pas tout le temps. L’humain est-il si peu fiable ? Peut-on tenir dans un humain, étant tout à fait dissimulé aux observateurs de l’extérieur ? J’ai pour cela appelé un cobaye à la rescousse, Bérangère qui devra aller dans Roger. Avec des tendeurs, nous avons ouvert Roger au maximum, délicatement, pour ne pas rompre la peau, et Bérangère est entrée dans cet habitacle avec succès, du premier essai. Nous avons ensuite refermé Roger. Bérangère m’a averti de son malaise, il faisait chaud disait-elle, et elle avait raison, nous installâmes un petit ventilo à l’intérieur, et l’expérience put continuer. On peut donc tenir debout dans un homme, Bérangère l’a prouvé, mais la discrétion n’est pas de mise, puisque nous n’avons pas réussi à déplisser la peau de Roger, et dans la rue, un enfant hurla, ce qui était signe que l’imposture était levée.

Expérience n°1 non concluante !

Expérience n°2 : Faire fumer un humain ou un tank de l’intérieur:

Un Mark IV évoluait dans la chaleur et la fumée, du moins à l’intérieur. En effet, je l’ai constaté de par moi-même en occupant le rôle du chef-opérateur, et pour communiquer à l’extérieur, bien souvent, je tapais le blindage. Ne parlons pas de la non-ergonomie de ce char, mais concentrons-nous plutôt sur une question beaucoup plus essentielle, un humain peut-il fumer de l’intérieur ? Pour cette expérience, nous utiliserons un humain vivant, j’avais en premier lieu essayé de faire ingérer une cigarette à Roger pour voir si la fumée restait à l’intérieur, mais ses processus biologiques étaient non fonctionnels alors l’expérience était faussée. Bérangère a accepté de se prêter encore une fois à mes expériences, pour un peu de pièces d’or une étudiante ferait n’importe quoi. Bien entendu, il fallait que la cigarette soit déjà dans son corps, idéalement, mais cela n’était possible. Nous avons donc intégré la cigarette dans le métabolisme de Bérangère, dans son intestin grêle pour être précis et avons observé les résultats, au premier jour, Bérangère avait du mal à manger, puis à respirer, au deuxième jour elle mourut, mais elle avait signé le contrat donc on s’en fiche un peu ! L’expérience fut concluante, ô joie, mon baptême scientifique, mon entrée dans la cour des grands, les humains ont des points communs avec les tanks, mais une durée de vie plus faible quoique, au Chemin des Dames, elle devait être équivalente.

Expérience n°2 réussie !

Expérience n°3 : Armement et protection de l’homme et du tank :

Le Mark IV existe en deux modèles différents : le mâle, avec des canons, et le femelle, avec des mitrailleuses. Comme notre spécimen humain est mâle, il serait injuste de prendre la femelle…comme exemple bien sûr. Notre Mark IV est équipé de 2 canons de 6 livres (balançant approximativement des boulets de 12 kilos) et de 4 mitrailleuses Lewis. Notre humain dispose de 4 incisives et 2 canines. Au sujet du blindage, le Mark IV atteint 14mm à l’avant, l’homme 3cm à l’hypoderme, vers l’abdomen mais sa finesse est un signe de faiblesse. Pour être le plus objectif possible, nous avons testé des armes blanches, contondantes et à feu sur nos deux spécimens. Au programme, un tanto, une épée à deux mains et une rapière pour les armes blanches, un pied de chaise, un marteau de guerre pour les armes contondantes, une Winchester 1887, un Glock 17, une M249 SAW, un FAMAS et un Panzerschreck pour les armes à feu. Qui résistera le plus loin ?

Réactions aux armes blanches :

Tanto: (Mark IV) Même pas une éraflure sur la carrosserie même pas une griffure sur la peinture.(Roger) La lame s’enfonce sans problème.

Épée à deux mains: (Mark IV) Ricoche sur le blindage, mais arrive à entamer la chenille. (Roger) Le sujet est coupé en deux, très nettement au niveau du pelvis.

Rapière:(Mark IV) La rapière se courbe et casse.(Roger) Des petits trous partout.

Pré-Bilan: 3-0 pour le Mark IV, le blindage humain semble être assez mauvais malgré son épaisseur assez conséquente, après tout on peut argumenter, le sujet pris n’est peut être pas le plus résistant. Mais on pourrait de fait également dire de même avec le tank, on aurait pu choisir un Maus (en dupliquant le modèle exposé à Koubinka) avec ses monstrueux 180mm de blindage à l’avant, comme ça, choisi au pif.

Réactions aux armes contondantes :

Pied de chaise: (Mark IV)Après plusieurs coups, le pied de chaise se rompt.(Roger)Des os se brisent, le sujet est inutile désormais.

Marteau de guerre: (Mark IV)Trou formé dans l’arrière de la forme de la tête du marteau.(Roger II)Tête explosée.

Pré-Bilan: 2-0 pour le Mark IV, le corps humain ne semble pas capable de résister à une attaque frontale, au lieu d’envoyer des hommes à la guerre, il serait légitime de les perfectionner avant. Le Mark IV commence à montrer des signes de fatigue toutefois.

Réactions aux armes à feu :

Winchester 1887: (Mark IV)Les balles ricochent mais l’une d’entre d’elle passe à travers une fente de vision.(Roger III)Les balles pénètrent tranquillement.

Note : Le Calibre 10 est utilisé ici.

Glock 17:(Mark IV)Même réaction que pour la Winchester.(Roger III)Les balles restent à l’intérieur du corps, dont une vers l’abdomen.

M249 SAW: (Mark IV)Des trous très nets apparaissent à l’impact, à l’extérieur du véhicule, traversant le blindage.(Roger III)La première rafale déchiquète le corps et transforme le tout en lambeaux. La seconde rend le tout en bouillie informe inexploitable scientifiquement.

FAMAS: (Mark IV)Les balles traversent le blindage, et forment des trous à l’intérieur du véhicule, le processus vital de l’équipage aurait été engagé.(Roger IV)Le sujet est expédié par la force de l’impact d’une seule balle, se heurte au mur, le reste des balles le fera voler encore une fois.

Panzerschreck:(Mark IV)Le Mark IV explose et ses éléments se désagrègent et sautent dans tout le labo.(Roger IV)Le tir forme un trou dans le sol avec les restes de Roger IV.

Pré-Bilan: 5-0 pour le Mark IV, ce qui est contradictoire à ma thèse. J’avais de grandes ambitions notamment sur la Panzerschreck, je m’attendais à ce que l’homme révèle tout son potentiel.

Bilan : Mon labo est en flammes, des tripes des différents Roger sont disséminées un peu partout, et ma théorie n’est pas vérifiée. J’ai également effectué des tests de tir avec le Mark IV et avec l’homme, ce dernier s’est contenté d’attendre, par conséquent il ne devait pas avoir d’armes qui m’avaient échappé dans son corps.

Expérience n°3 non concluante !

Expérience n°4 : Les fentes de vision :

Il semble que l’humain moyen peut avoir deux fentes de vision, en plus d’une autre mais apparemment on ne peut voir à travers, si ce n’est un bébé, cela apparaît assez faible comparé aux 4 fentes du Mark, d’où notre question, peut-on intégrer des fentes de visions supplémentaires à Roger IV ? Pour vérifier cette théorie nous avons demandé l’aide du cadet de Bérangère, Philippe, car nous désirions créer une fente au niveau du nombril. Nous vidâmes Roger IV et plaçâmes Philippe dedans. Ceci effectué, nous avons soumis Philippe à un parcours d’obstacles, il le réussit en 1m54sec exactement. Pour comparer l’ergonomie des fentes de vision nous avons soumis un échantillon de plusieurs enfants au même parcours d’obstacles avec une fente située au même endroit puis à un endroit différent. Voici les résultats, qui sont toutefois à relativiser étant donné qu’un seul membre d’équipage est toléré dans Roger IV, il ne peut donc voir à travers les quatre fentes en même temps.

Pour une fente au niveau du nombril, Philippe réussit le test en 1m54sec, Jacques en 1m59sec.

Pour une fente au niveau du coccyx, Philippe réussit le test en 2m24sec, Jacques en 1m56sec.

Avec ces quatre fentes, nous avons lâché les enfants dans les rues de Bordeaux, et compté le nombre de collisions, et, étrangement, Roger IV et V se sont révélés assez maniables puisqu’en comptant toutes les collisions et en additionnant, l’on obtenait l’étonnamment faible résultat de 5.

Toutefois, un humain vivant ne peut bénéficier de fentes de vision supplémentaires, ou alors il faudrait faire « tourner » ses organes.

Expérience n°4 réussie !

Ces quatre expériences sont le début du fondement de notre théorie, le but ultime serait de créer un mécha, à partir d’un humain et d’un tank. Aujourd’hui nous avons appris que le blindage d’un homme est quasi nul et qu’il faudrait envelopper sa peau de celui du tank, qu’un humain qui fume de l’intérieur meurt rapidement, et qu’il faudrait donc bichonner son fonctionnement de l’intérieur, qu’on peut augmenter les fentes de vision d’un homme, et qu’un homme peut difficilement être occupé par un adulte.

La prochaine fois, nous réfléchirons à l’agrandissement possible d’un homme, à son augmentation de caractéristiques et à sa transformation hypothétique en arme redoutable et maniable en combat.